Du 3 au 5 octobre, l’ADEME a organisé l’exposition Innov’Climat à Bordeaux, l’occasion de mettre en lumière des projets soutenus dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Au programme : exposition d’innovations, échanges avec des professionnels, des étudiants et le grand public, tables rondes et visites de sites de lauréats.
Avec plus 3 200 visiteurs, dont 1 700 professionnels, cette première édition a été un véritable succès.
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Innov’Climat est une exposition itinérante qui met en lumière les innovations technologiques et les initiatives locales au service de la transition écologique. Son objectif est double : démontrer comment ces avancées, combinées à l’évolution de nos comportements, peuvent réduire notre empreinte environnementale et transformer durablement nos sociétés. En rendant ces innovations accessibles et compréhensibles, Innov’Climat vise à inspirer et à mobiliser citoyens, professionnels et décideurs autour des enjeux climatiques.
Lors de la première édition à Bordeaux, 26 projets lauréats du plan France 2030 ont été présentés, couvrant quatre domaines cruciaux répartis dans des pavillons thématiques : énergies renouvelables, décarbonation de l’industrie, bâtiment & mobilité, et économie circulaire. En Nouvelle Aquitaine, 550 projets sont accompagnés par ce dispositif. L’exposition Innov’ Climat présentait une quinzaine d’entre eux : les visiteurs ont pu découvrir plusieurs nouvelles technologies, du ciment bas carbone de l’entreprise Materrup à la peinture photoluminescente d’Olikrom, en passant par les solutions d’énergie hybride d’AbSolar.
Des visites de sites ouvertes aux professionnels et aux étudiants ont permis aux participants d’explorer des réalisations concrètes et d’avoir une vision plus précise des enjeux territoriaux de ces secteurs. Car si la transition énergétique permet le développement de nouvelles technologies, elle engendre également une profonde transformation du paysage professionnel. Des techniciens en énergies renouvelables aux experts en efficacité énergétique, en passant par les spécialistes de l’économie circulaire, un large éventail de carrières innovantes s’ouvre aux jeunes professionnels d’aujourd’hui et de demain.
Une expo dans une démarche d’éco-conception
Pour cet événement, l’ADEME a obtenu la médaille d’argent du label LEAD (Label Événement à Ambition Durable) qui qualifie la durabilité d’un événement.
Les agences événementielles Eko Events et Magic Garden ont conçu l’exposition afin de répondre à des critères d’excellence environnementale :
- Un objectif zéro « déchet », avec un refus d’objets non essentiels (pas de plantes de location, pas de flyers ou de logotage d’objets). Les panneaux de l’exposition, les structures et la scénographie modulable serviront pour les éditions futures d’Innov’ Climat.
- Une sélection de fournisseurs responsables, par exemple : chaque jour, une entreprise d’insertion collectait les déchets alimentaires et papiers sur place afin de les transformer en ressources.
- Une alimentation bas carbone, bio et locale, à 90 % végétarienne pour le personnel de l’exposition et à 100 % pour le grand public.
Une accessibilité du site entièrement pensée pour les personnes à mobilité réduite (rampes sur tous les modules et places réservées en plénière par exemple). Le samedi, un interprète en langue des signes traduisait les échanges pour les personnes malentendantes. L’affichage était pensé pour favoriser la compréhension des personnes en déficience visuelle. Enfin un « espace calme » équipé d’un casque anti-bruit était prévu pour les personnes avec un handicap cognitif.
Au port de Bordeaux : objectif décarbonation
Vendredi 5 octobre, deux visites en bateau électrique au grand port maritime de Bordeaux ont permis aux professionnels, et à près de 40 étudiants, de mieux comprendre les enjeux actuels de cette infrastructure mal connue du grand public.
Malgré une empreinte carbone élevée due à une utilisation encore massive des énergies fossiles, le port de Bordeaux est engagé, depuis plusieurs années, dans un processus de décarbonation ambitieux. Illustration de cet engagement, les zones industrielles de Bassens et d’Ambès, jouxtant le port, ont remporté en avril 2024 l’appel à projets « Zone Industrielle Bas Carbone » (ZIBAC) de France 2030, qui soutient les territoires et les industries pionnières pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cette labellisation permet d’obtenir 50 % de financements pour mener les études permettant d’accélérer le déploiement des stratégies de décarbonation.
Un programme d’actions, Bees ZIP (Bordeaux énergies Eau Environnement et Synergies en Zones Industrielles et Portuaires), a vu le jour suite à l’obtention du label. Ses objectifs : développer le mix énergétique, préserver l’eau et la biodiversité, mutualiser les ressources, capturer et réutiliser le CO2 émis, accueillir de nouvelles industries vertueuses en optimisant le foncier industriel, et faire évoluer les infrastructures et la logistique. En lien avec ce dernier objectif, le port de Bordeaux met, depuis quelques mois, l’accent sur le développement de l’emploi et des formations adaptées à ces évolutions.
Pour le directeur du port de Bordeaux, Jean-Frédéric Laurent, « les métiers de demain ressembleront aux métiers d’aujourd’hui, mais ils seront ajustés à la transition écologique et la décarbonation. Cela sous-entend de transformer la manière de les pratiquer, c’est-à-dire à la fois travailler avec des technologies innovantes et être plus sobre en ressource ».
Hélène Chambon, directrice des ressources humaines du port, détaille : « De forts besoins en recrutement se profilent sur les prochaines années sur des métiers techniques, comme soudeur, chaudronnier, ajusteur ou encore menuisier, qui seront désormais effectués en s’adaptant à la décarbonation. Par exemple, le métier de grutier, l’employé qui charge les conteneurs sur le port, évolue : les grues thermiques sont remplacées par des grues électriques, les manipulations ne seront plus les mêmes. Le port est également spécialisé dans le démantèlement et la dépollution des anciens bateaux de la marine française : demain, les métiers en lien avec la dépollution seront ainsi également prisés au port de Bordeaux ».
Dernier aspect de cette évolution, les métiers des systèmes d’information, qui intègrent la gestion de données et l’utilisation des intelligences artificielles, sont eux aussi en plein essor. Un exemple, dans le cadre du projet ZIBAC, la création de « jumeaux numériques du fleuve », un outil qui permet de simuler les évolutions de la Garonne en fonction des différents scénarios du GIEC, va nécessiter les compétences de data analysts, data scientists, de gestionnaires de données, ou encore d’ingénieurs intégrateurs.
Zoom sur TwinswHeel, le petit robot de logistique urbaine
TwinswHeel, c’est un petit robot à l’aspect sympathique, qui circule déjà en expérimentation dans les rues piétonnes et les zones 30 km/h de Montpellier, Lyon, Toulouse et Paris-Saclay. Sa mission : réapprovisionner les commerces, administrations et entreprises des centres-villes de manière décarbonée.
Dans le cadre de France 2030, TwinswHeel, conçu par l’entreprise Soben basée à Cahors, a reçu une aide de 2,9 millions d’euros via le groupement Logistique des Derniers Kilomètres LDK-.
TwinswHeel est un projet lauréat ADEME – France 2030 présenté à l’Expo Innov’Climat ayant développé un couplage de ses robots avec des trams et des péniches pour assurer la livraison entièrement automatisée de la périphérie des villes à l’intérieur des magasins. Ainsi, 75 robots capables de livrer des colis et des palettes sans interruption parcourent déjà les rues de plusieurs villes européennes.
Grâce à un modèle logistique innovant, les robots chargent la marchandise directement dans des tramways et péniches reconvertis, réduisant ainsi les coûts d’infrastructure et l’impact environnemental. À l’arrivée, d’autres robots déchargent automatiquement et transfèrent la marchandise sur les lieux de livraison en centre-ville. Ce système, qui combine réutilisation d’infrastructures existantes et optimisation multimodale, permet de réduire les émissions de CO2 et les coûts, tout en améliorant la fiabilité et la fluidité des livraisons en évitant la circulation des camions thermiques dans les villes.
Découvrez le robot en vidéo
France 2030 en chiffres
d’euros déployés sur 5 ans (2021-2026).
d’euros pilotés par l’ADEME dont 3 milliards déjà déployés pour accompagner les entreprises dans leurs investissements.
accompagnés par l’ADEME, soit 2 055 bénéficiaires, dont 907 PME.